Danièle Sallenave, marraine de la 10è édition
Danièle Sallenave, de l'Académie Française, nous a fait l'honneur et la joie d'être la marraine de la 10è édition de L'Art en chemin.
Membre de l’Académie française depuis 2011, Danièle Sallenave a publié une trentaine d’ouvrages, récompensés par différents prix littéraires (Prix Renaudot, prix Jean Giono, prix Jean Monnet). Des romans, des essais, des récits de voyage, Inde, Sibérie, Pays de la Loire. Pour le théâtre : Quand même, prix Marguerite Duras, mis en scène et interprété par Marie-Catherine Conti (2005). Une version de Viol, roman dialogué, a fait l’objet d’une mise en scène de Brigitte Jaques avec Myriam Boyer et Marie Armelle Deguy en 2003.
Elle a traduit des pièces de Pirandello et Pier Paolo Pasolini et accompagné l’aventure théâtrale d’Antoine Vitez au théâtre des Quartiers d’Ivry, au théâtre de Chaillot et à la Comédie Française.
Parutions récentes : en 2022, Rue de la justice, Gallimard ; en 2019 et 2021, deux courts essais sur la surdité des élites : Jojo le Gilet Jaune et Parole en haut, silence en bas ; en 2018, L’Églantine et le muguet, retour sur son enfance dans les provinces de l'Ouest où la République s'est difficilement installée.
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dani%C3%A8le_Sallenave
Elle a traduit des pièces de Pirandello et Pier Paolo Pasolini et accompagné l’aventure théâtrale d’Antoine Vitez au théâtre des Quartiers d’Ivry, au théâtre de Chaillot et à la Comédie Française.
Parutions récentes : en 2022, Rue de la justice, Gallimard ; en 2019 et 2021, deux courts essais sur la surdité des élites : Jojo le Gilet Jaune et Parole en haut, silence en bas ; en 2018, L’Églantine et le muguet, retour sur son enfance dans les provinces de l'Ouest où la République s'est difficilement installée.
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dani%C3%A8le_Sallenave
Discours prononcé par Danièle Sallenave lors de l'inauguration de L'Art en chemin à Senlis le 11 juin 2023
"Nous aimons certains lieux clos pour la protection qu’ils nous offrent, pour les réalisations qu’ils permettent, et leur plus belle incarnation, ce sont les bibliothèques, les musées, les écoles, les librairies, l’atelier de l’artisan et celui du peintre, la scène de théâtre, le laboratoire du savant. C’est là que naissent, sont produites et sont conservées toutes les réalisations dont nous sommes capables, pour assurer nos besoins, qui ne sont pas seulement de manger, de boire, de nous couvrir quand il fait froid.
Mais il faut aussi en sortir ; il faut que les livres et les oeuvres, les objets créés, imaginés, conçus, trouvent leur chemin vers ceux à qui ils sont destinés.Il leur faut sortir de l’enfermement où peut-être certains n’oseraient pas aller les chercher, faute d’habitude, faute de temps, faute d’audace.
Comme nous, ils ont besoin du ciel au-dessus de leurs têtes. C’est pour cela qu’on doit saluer cette belle initiative de l’Art en chemin : mêler les objets, les tableaux, les livres aux lieux et aux gens. C’est assurer qu’ils deviendront productifs, qu’ils seront comme ces graines que promène le vent, comme ces akènes du pissenlit qui servirent longtemps de publicité aux éditions Larousse.
En promenant les œuvres dans la nature, nous les rendons au soleil et au vent, nous nous disposons à les recevoir comme on reçoit la pluie, les arbres et les paysages, dans un aller-retour constant entre les gens et le monde sensible.
Et ainsi nous sommes un peu plus ensemble, un peu moins séparés ; un peu plus libres, un peu moins contraints ; arrachés quelques heures, ou seulement quelques instants à la répétition qui nous entrave et nous pèse. Un peu plus capables de respirer, de goûter la saveur du temps qui passe et nous transforme, et transforme toutes les choses autour de nous.
En plein air, à ciel ouvert, nous lisons, écoutons, regardons des mots, des signes, des couleurs, des notes, dans un flux continu que trouent des chants d’oiseaux, des rires d’enfant, le passage du vent dans les feuilles."
"Nous aimons certains lieux clos pour la protection qu’ils nous offrent, pour les réalisations qu’ils permettent, et leur plus belle incarnation, ce sont les bibliothèques, les musées, les écoles, les librairies, l’atelier de l’artisan et celui du peintre, la scène de théâtre, le laboratoire du savant. C’est là que naissent, sont produites et sont conservées toutes les réalisations dont nous sommes capables, pour assurer nos besoins, qui ne sont pas seulement de manger, de boire, de nous couvrir quand il fait froid.
Mais il faut aussi en sortir ; il faut que les livres et les oeuvres, les objets créés, imaginés, conçus, trouvent leur chemin vers ceux à qui ils sont destinés.Il leur faut sortir de l’enfermement où peut-être certains n’oseraient pas aller les chercher, faute d’habitude, faute de temps, faute d’audace.
Comme nous, ils ont besoin du ciel au-dessus de leurs têtes. C’est pour cela qu’on doit saluer cette belle initiative de l’Art en chemin : mêler les objets, les tableaux, les livres aux lieux et aux gens. C’est assurer qu’ils deviendront productifs, qu’ils seront comme ces graines que promène le vent, comme ces akènes du pissenlit qui servirent longtemps de publicité aux éditions Larousse.
En promenant les œuvres dans la nature, nous les rendons au soleil et au vent, nous nous disposons à les recevoir comme on reçoit la pluie, les arbres et les paysages, dans un aller-retour constant entre les gens et le monde sensible.
Et ainsi nous sommes un peu plus ensemble, un peu moins séparés ; un peu plus libres, un peu moins contraints ; arrachés quelques heures, ou seulement quelques instants à la répétition qui nous entrave et nous pèse. Un peu plus capables de respirer, de goûter la saveur du temps qui passe et nous transforme, et transforme toutes les choses autour de nous.
En plein air, à ciel ouvert, nous lisons, écoutons, regardons des mots, des signes, des couleurs, des notes, dans un flux continu que trouent des chants d’oiseaux, des rires d’enfant, le passage du vent dans les feuilles."